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Lionel présente B.I.C.H.E. - L’engrenage

Pochette album de B.I.C.H.E. -  L’engrenage Chroniques Musicales

 

B.I.C.H.E, c’est le nom du dernier album de Biche, groupe pop français.

Est-il bon de rappeler que la biche est la femelle du cerf ? Attention, je me réfère ici à l’animal sauvage, et non, la femelle du serf, commençant par le S de soumis, serf de la servitude volontaire, que dénonçait La Boétie dans son célèbre discours - discours que je vous invite à relire, en cette période de premier Mai. Donc la biche, cet animal sauvage, peuple nos forêts et nos prairies, sous le signe de Diane, agile et élégante.

Dans le corps de notre Biche, 5 musiciens : Alexis Fugain (oui, c'est le fils de), Thomas Subiranin, Alexis Croisé, Brice Lenoble et Florian Adrien, 5 musiciens qui défrichent un territoire entre psychédélisme et electronica. Cinq musiciens qui se sont construit en écoutant les arrangements de Jean Claude Vannier pour Gainsbourg, les compositions aventureuses de François de Roubaix ou encore la pop débridée de Stereolab. Des sons qui convoquent tout de suite des images.

Ainsi, j’aurais pu vous proposer Déjà-vu qui à des airs de déjà-vus, mais plutôt plaisants et légèrement entêtants, comme il se doit pour une chanson pop. Oui ! pour reprendre ses paroles : « J'ai déjà-vu, déjà vécu ce moment là / De le vivre deux fois / C'est bien plus qu'il ne faut / Tandis que passé reprend / Le présent dans ses bras / On se souviendrait presque de l'instant suivant ».

Et puisqu’ici, le passé anticipe le présent, j’ajouterai un commentaire de La Boétie, un peu dramatique, quoique lucide, qui ne manquera pas de nous rappeler que la liberté accompagne la légèreté, qu’elle est précieuse, et quel est son prix. Donc, citant le Discours de la servitude volontaire de La Boétie, paru en 1576, voici « C’est le peuple qui s’asservit, qui se coupe la gorge, qui, ayant le choix d’être serf ou d’être libre, abandonne sa liberté et prend le joug, et, pouvant vivre sous les bonnes lois et sous la protection des États, veut vivre sous l’iniquité, sous l’oppression et l’injustice, au seul plaisir [du] tyran. C’est le peuple qui consent à son mal ou plutôt le recherche. »

Suite à ce détour philosophico-poétique paru au 16ème siècle, je vous propose plutôt d’écouter L’engrenage, qui nous rappelle, avec douceur, que nous participons à la mécanique du golem.

Oui, rappelons nous la liberté gracieuse des biches, ainsi que les leçons qui se cachent dans les forêts de la mémoire.